Selon la science interne indo-tibétaine, la perception ne se fait pas qu’à travers les sens, mais aussi conceptuellement et avec le ressenti. La réalité telle qu’elle nous apparaît est donc fortement influencée par les concepts et les ressentis.

Si une personne est dans un état d’esprit déséquilibré, il est facile pour les autres de voir que la façon dont elle perçoit le monde n’est pas vraiment en relation avec une réalité partagée. Cependant, même une personne relativement équilibrée connaîtra des mauvais jours, où le monde entier semble lugubre et terne et de bons jours où tout va bien. Cette perception apparente est donc aussi dans une large mesure une création mentale, c’est-à-dire qu’elle n’existe pas au-dehors de la façon dont nous la percevons.

Dans une culture donnée, au sein d’une certaine société, nous avons tendance à partager un terrain conceptuel commun, en nous accordant sur des conventions de dénomination, de langage et de valeurs. Mais cela n’implique pas que la dénomination ou les valeurs convenues aient une vérité objective – nous ne faisons que partager une vision collective de la réalité.